Enduits Superficiels d’Usure

Chaque année en cette période les usagers de la route voient ici et là des travaux routiers qui, par la présence de gravillons, nuisent à leur sécurité immédiate. Effectivement, les routes sont revêtues d’une superposition de couches d’émulsion de bitume (pour assurer l’étanchéité de la route aux infiltrations d’eau) et de gravillons (pour garantir l’adhérence des véhicules). Ainsi, comme une maison se détériore lorsqu’une tuile manque, la route s’abîme sous l’effet de  l’eau lorsqu’elle n’est plus étanche. Avec le temps, les propriétés élastiques de l’émulsion disparaissent laissant l’eau s’infiltrer dans la chaussée. Pour éviter cela, il est nécessaire de renouveler régulièrement les couches de surface des routes (entre 10 et 15 ans en moyenne).

Pour ce faire, il existe plusieurs techniques dont les principales sont les enrobés et les Enduits Superficiels d’Usure (ESU). Les enrobés, plus consommateurs de granulats et d’énergie sont réservés aux chaussées dont le trafic des poids-lourds est conséquent. Les ESU quant à eux sont utilisés sur des chaussées aux trafics moindres et revêtent des avantages environnementaux et financiers non négligeables. Cette technique, relativement ancienne a même été oubliée par de nombreuses collectivités, à leurs grands regrets aujourd’hui, notamment au regard de la maîtrise des Gaz à Effets de Serre. Si cette technique est connue depuis longtemps, elle est pour autant très sensible, voire plus facile à rater qu’à réussir. En effet, les principaux composants de cette colle sont un mélange d’eau et du bitume dont il ne doit rester à terme que le bitume. C’est pourquoi, la météorologie  joue un rôle prépondérant dans la rupture du mélange eau/bitume. En outre, pour bien réussir un ESU, un surdosage de l’ordre de 10% en gravillons est nécessaire à la mise en oeuvre. Ces granulats en excès sont évacués par le trafic dans un premier temps puis par une balayeuse aspiratrice le cas échéant.

Vous l’avez compris, la sauvegarde des routes passe par un renouvellement des couches de surface dont la mise en œuvre ne peut se faire qu’aux meilleurs jours de l’année au grand dam des usagers de la route et des deux roues en particulier. L’été encore plus que le reste de l’année, le message « Partageons la route » n’est pas vain, il en va de la sécurité de tous, du personnel de l’entretien des routes comme des usagers pour lesquels le respect de la signalisation temporaire de chantier est garant de sécurité.

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